Pourquoi je pratique l’ICV

Je suis psychologue et thérapeute systémique, formée à l’EMDR. Je pratique l’ICV depuis 2015. Cette thérapie m’apporte des éléments précieux pour accompagner mes patients. Les caractéristiques principales qui m’ont convaincue :

  • L’ICV s’appuie sur l’accordage du thérapeute au vécu du patient. Elle met ainsi au premier plan de son action les compétences cliniques du thérapeute et la qualité de la relation client-thérapeute.
  • Les bases théorique de l’ICV reposent sur les résultats des études en neurosciences et sur les théories de l’attachement. C’est une thérapie qui tient compte de l’évolution des connaissances et y participe en se laissant interroger par la pratique.
  • L’ICV sollicite l’ensemble corps-esprit de la personne ce qui permet d’apaiser ce qui est inscrit dans le corps et le système gérant les émotions et qui est inaccessible par la parole seule.
  • L’impact de l’ICV agit en profondeur et de manière définitive. Différents niveaux de travail peuvent être ciblés en fonction de la demande du patient et des priorités établies, de l’événement ponctuel au renforcement psychique profond. Quel que soit le traitement, le patient suit son cheminement propre pour retraiter la problématique. L’ICV met la personne et son identité propre au centre de son action et travaille sur le fond plutôt que sur le symptôme.
  • La technique de traitement des souvenirs par l’ICV expose le patient à minima aux souvenirs passés, évitant ainsi la réactivation des traumatismes. L’outil est conçu de telle sorte qu’il guide le patient vers la sécurité actuelle du présent. Bien qu’elle ne permette pas l’économie du remaniement neuronal nécessaire au retraitement des événements ciblés, la méthode est rapidement apaisante.
  • Enfin, l’ICV apporte une nouvelle dimension : le renforcement de la continuité du soi dans le temps. Il en découle un meilleur accès aux ressources existantes, une meilleure disponibilité pour développer de nouvelles compétences, une capacité d’affirmation de soi accrue, un bien-être général naturel et une meilleure aptitude à la gestion des situations stressantes. Il s’agit bien d’une Intégration du Cycle de la Vie.

Un bémol cependant : l’ICV agit par delà notre maîtrise consciente. La compréhension du processus est globale et le résultat davantage perçu qu’expliqué. Plus le patient est à distance de son ressenti, plus il intellectualise, plus il lui sera difficile d’accepter le processus. Certains patients ne sont pas disposés à faire le pari de la répétition en attendant d’accéder à la perception des effets de la thérapie et à l’observation du résultat obtenu.

Le travail avec l’ICV m’a permis de travailler sereinement avec des patients très traumatisés et très en souffrance, de conceptualiser des situations complexes et ardues avec clarté et en confiance dans la possibilité d’une amélioration. Je considère que cette approche permet de prendre soin des plus malmenés par la vie. Quand les personnes sont bien installées et sereines dans la vie courante, l’ICV permet aussi de traiter simplement et rapidement des événements ponctuels ayant créé un choc (TSPT, deuil), accroît la confiance en soi et la capacité à gérer ses émotions, ou aide à clore une relation difficile à dépasser. Les bénéfices sont rapides, même si, comme on peut s’y attendre, le temps de travail pour obtenir un apaisement complet est relatif à la complexité de la situation. Néanmoins, le patient peut être déstabilisé par le support qui est répétitif et qui ne fait pas appel au raisonnement. On doit se laisser porter et s’autoriser à vivre différemment chaque séance (car c’est le cas) malgré une forme qui est parfois identique. Je comprends les personnes qui ont du mal à entrer dans la démarche mais je les encourage à poursuivre en considérant que recevoir c’est aussi agir. Il se passe toujours quelque chose d’utile.