En ressortir tous grandis, en famille

Je suis une femme de 40, mariée et mère de deux garçons hémophiles âgés de 7 et 4 ans. J’ai débuté une thérapie ICV il y a près de 3 mois. Cette thérapie était initialement destinée à apaiser mon fils de 4 ans qui manifeste beaucoup d’anxiété ; anxiété qui était liée selon moi, à plusieurs hospitalisations difficiles subies entre sa naissance et ses 2 ans, et plus généralement à sa maladie. Très rapidement, j’ai constaté qu’en traitant ma propre expérience des traumatismes de mon fils, le comportement de celui-ci changeait spontanément non seulement au quotidien, mais aussi face à certains évènements difficiles de la vie. Par exemple, le lendemain d’une séance au cours de laquelle nous avions travaillé avec notre thérapeute sur une expérience traumatisante pour mon fils (et moi qui était présente) -à savoir la pose d’un cathéter en veine profonde réalisée grâce à une machine à échographie, avec du sang partout et des hurlements de douleurs atroces de mon enfant-, mon fils a accueilli sereinement une prise de sang, qui du coup s’est très bien déroulée. Par ailleurs, au fil des séances, je me suis rendue compte des formidables possibilités offertes par l’ICV. En effet, 10 ans plus tôt, j’avais suivi une thérapie « plus classique » pour dépasser des évènements traumatiques ou simplement des difficultés rencontrées dans ma vie d’adulte et dans mon enfance. J’avais essayé d’enrichir cette prise de recul par de nombreuses lectures sur la psychologie, sur les enfants et sur le développement personnel. Je croyais sincèrement me connaitre et avoir réussi à « transformer la boue en or » pour citer ma toute première thérapeute. Je croyais être libre à l’intérieur, ce qui est une des choses les plus importantes qui soient pour moi. Et pourtant, avec l’ICV, j’ai non seulement découvert que des évènements gravés dans ma mémoire implicite (et dont je ne me souviens pas forcément) sont toujours présents et conditionnent mon comportement et mes réactions de tous les jours (ce qui a mis sérieusement à mal ma croyance sur cette liberté que je croyais avoir gagnée – et même si ma 1ère thérapie avait été très bénéfique), mais j’ai aussi compris que malgré tous mes efforts pour être la meilleure mère possible, j’avais inconsciemment transmis un certain nombre des maux de mon enfant intérieur à mes propres enfants. Ce que je voulais éviter plus que tout. De plus, en revivant certains évènements déjà traités lors de ma précédente thérapie ou en testant juste ce que je ressentais à l’évocation de mes tous premiers jours de vie, j’ai pu expérimenter dans mon corps ce qui n’était resté qu’au stade de l’analyse rationnelle. Ce qui n’était que pensée est devenue une puissante expérience vécue dans mon corps. Cela change tout et ouvre alors la porte à la véritable libération. Même si nous ne sommes encore qu’au début de cette thérapie que nous allons vivre en famille, je n’ai jamais été aussi confiante sur l’idée que nous en ressortirons vraiment tous grandis (dans tous les sens du terme) et beaucoup plus libres. OL